Bitcoin ou or ? Les géants du marché débattent de l’actif le plus performant

Source : Exame
Titre original : Bitcoin ou or ? Les géants du marché débattent de l’actif le plus performant
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Le bitcoin est-il une bonne alternative à l’or ? Cette question a été au centre d’un débat réunissant deux figures emblématiques du marché des cryptomonnaies : Changpeng Zhao, ex-CEO et fondateur d’une plateforme d’échange de cryptomonnaies, et Peter Schiff, homme d’affaires et analyste financier célèbre pour ses critiques à l’encontre de la cryptomonnaie.

Avec des opinions divergentes, les deux entrepreneurs se sont rencontrés lors d’une Blockchain Week organisée à Dubaï. L’un des rares points d’accord entre Schiff et Zhao concerne leur vision selon laquelle le dollar et les autres monnaies fiduciaires perdront de plus en plus de valeur à l’avenir, ce qui renforcera la recherche de réserves de valeur.

L’or

Pour Schiff, l’or physique reste plus utile et plus précieux que la cryptomonnaie, et la tokenisation de cet actif suffirait déjà à le rendre meilleur que le bitcoin.

Bien qu’il admette que « quelque chose n’a pas besoin d’être tangible pour avoir de la valeur », Schiff a déclaré que « ce qui fait que le bitcoin n’a pas de valeur à mes yeux, ce n’est pas le fait que je ne peux pas le toucher, car je reconnais que l’intangible peut avoir de la valeur, mais c’est le fait qu’il n’a aucune utilité autre que la capacité d’être transféré à quelqu’un ».

« Si je te transfère de l’or tokenisé, je transfère la propriété de quelque chose avec des caractéristiques spécifiques et une demande sur le marché. Il y a des choses que seul l’or peut faire, et parce qu’il est rare, il a une grande valeur. C’est l’offre et la demande. Si je transfère du bitcoin, je ne transfère rien », a-t-il argumenté.

L’homme d’affaires a également fait remarquer que « l’une des fonctions de l’or est d’être une réserve monétaire de valeur pour les banques centrales, et cela aide à déterminer le prix de l’or. Comme l’or ne se détériore pas et ne perd pas de valeur avec le temps, lorsque je possède de l’or, je possède aussi ce que quelqu’un pourra en faire dans 10 000 ans, car il ne disparaît pas et ne change pas. On n’a pas cela avec d’autres matières premières ».

« Le bitcoin n’est pas utilisé aujourd’hui comme de l’argent. Ce n’est pas parce qu’il a une valeur, que les gens veulent acheter, ne veulent pas vendre et veulent spéculer dessus qu’il a une valeur. Pour moi, les gens détiennent du bitcoin pour spéculer », a-t-il ajouté.

Schiff a défendu que « des dizaines de tokens peuvent faire la même chose que le bitcoin. Il n’a pas de caractéristique unique ». Il a aussi argué que la difficulté de la cryptomonnaie à avoir une véritable utilité réelle fait baisser sa valeur potentielle.

L’analyste a également observé que, lors des 4 dernières années, la valeur du bitcoin par rapport à l’or a diminué, contrairement au cas du dollar. Il estime que ce mouvement montre que la cryptomonnaie n’est pas encore en mesure de remplacer la réserve de valeur traditionnelle des investisseurs.

« Au cours des quatre dernières années, nous avons eu des niveaux sans précédent de liquidités, de battage médiatique, d’annonces, de spéculation, mais la valeur du bitcoin par rapport à l’or a diminué sur cette même période, elle n’a pas augmenté. Si le bitcoin n’a pas réussi à augmenter malgré tout cela, pourquoi continuerait-il à prendre de la valeur ? », a-t-il interrogé.

Le bitcoin

De son côté, le fondateur de la plateforme d’échange a affirmé que le bitcoin serait une « version améliorée de l’or ». Pour Changpeng Zhao, la cryptomonnaie possède toute une série de caractéristiques spécifiques qui rendent l’actif précieux, en plus d’être une meilleure alternative pour les investisseurs à la recherche de réserves de valeur.

« Internet n’a rien de physique. Tout est virtuel, mais les choses ont beaucoup de valeur, Internet a de la valeur. Le bitcoin en lui-même n’existe pas, il n’existe ni physiquement ni virtuellement, ce qui existe ce sont des données sur un réseau blockchain. Quand on dit qu’on envoie un bitcoin, rien n’a été transféré, il n’y a qu’un enregistrement de transaction. Et en analysant tout l’historique des transactions, on fait le calcul de combien chacun possède », explique-t-il.

Zhao a commenté que « ce n’est pas parce que c’est virtuel que cela n’a pas de valeur. Twitter a de la valeur, Google a de la valeur. La valeur d’un objet n’est pas liée à ses propriétés physiques. Même pour l’or, l’or utilisé dans l’industrie a moins de valeur que l’or utilisé pour l’investissement ».

« Concernant l’or, si quelqu’un découvre une nouvelle grande mine ou trouve un moyen de synthétiser de l’or chimiquement, cela pourrait entraîner un changement significatif de l’offre et de la demande. Nous savons exactement combien de bitcoins il y aura, exactement où ils se trouvent. L’or n’est d’ailleurs plus autant utilisé par les banques centrales. La valeur de l’or ne provient pas de son utilité commerciale, mais de sa rareté, et le bitcoin a beaucoup d’utilité, car il s’agit d’une nouvelle technologie pour l’argent », a-t-il argumenté.

Le milliardaire a également défendu que « beaucoup de personnes reconnaissent le bitcoin comme de l’argent », mais a précisé que « le débat central n’est pas de savoir si le bitcoin est de l’argent ou non, mais s’il a de la valeur. Il est vrai qu’une partie de sa valeur vient de la spéculation, mais une autre partie découle de son utilité, du fait qu’il s’agit d’un actif avec différents cas d’usage et caractéristiques ».

« L’or tokenisé exige que je fasse confiance à un tiers, alors que le bitcoin ne le requiert pas, il suffit de faire confiance à la technologie. Le bitcoin est passé de n’avoir aucune valeur en 2010 à valoir aujourd’hui plus de 90 000 $ et reste le meilleur cas d’utilisation de la technologie blockchain », a conclu l’entrepreneur.