Les industriels européens expriment leurs inquiétudes face à ce qu'ils considèrent comme une manipulation monétaire donnant aux exportateurs chinois un avantage déloyal sur les marchés mondiaux. La valorisation du renminbi est devenue un point de tension dans les relations commerciales, les groupes d'entreprises européens soutenant que la monnaie reste artificiellement maintenue à un niveau bas malgré le poids économique de la Chine.

Il ne s'agit pas simplement de plaintes de la part des entreprises—il existe de véritables données étayant cette frustration. Lorsqu'une monnaie d'une grande économie se négocie en dessous de sa parité de pouvoir d'achat sur une longue période, cela revient à subventionner les exportations tout en taxant les importations. Pour les entreprises européennes qui concurrencent sur des marchés tiers ou défendent leur marché domestique, cela constitue un handicap structurel que les seuls droits de douane ne peuvent compenser.

Le timing est également crucial. À mesure que la production se relocalise et que les chaînes d'approvisionnement se fragmentent, la valorisation des devises devient une variable clé dans les choix d'implantation. Un renminbi plus faible accentue les avantages compétitifs déjà considérables de la Chine dans des secteurs allant des véhicules électriques aux panneaux solaires, forçant les concurrents à accepter une compression de leurs marges ou à céder des parts de marché.

Ce qui rend la situation particulièrement intéressante pour les observateurs macroéconomiques : les monnaies numériques de banque centrale et les innovations dans les paiements transfrontaliers pourraient, à terme, réduire l'efficacité des interventions monétaires traditionnelles. Mais nous n'en sommes pas encore là, et les dynamiques conventionnelles du marché des changes continuent de dominer la compétitivité commerciale.